La Chine, avec 1,4 milliard d’habitants, rassemble 21 % de la population mondiale, mais détient seulement 9 % des terres cultivables. La sécurité alimentaire, au sens quantitatif et qualitatif, reste un défi quotidien même s’il est ancien.
La Chine, avec 1,4 milliard d’habitants, rassemble 21 % de la population mondiale, mais détient seulement 9 % des terres cultivables. La sécurité alimentaire, au sens quantitatif et qualitatif, reste un défi quotidien même s’il est ancien.
De plus, aujourd’hui, le développement économique du pays induit de nouveaux besoins alimentaires : davantage de protéines, notamment viandes et des produits plus sophistiqués (vins, spiritueux, foie gras, charcuterie…) pour une partie de Chinois à fort pouvoir d’achat. L’urbanisation rapide – 750 millions de Chinois habitent en ville soit 54 % de la population – génère de nouvelles formes de consommation à l’Occidental.
Malgré une agriculture assez productive (le premier producteur mondial de céréales et de porcs), les importations sont nécessaires et pour longtemps. Le pays ne parvient toujours pas à assurer sa sécurité alimentaire.
Malgré des exportations d’environ 2 milliards d’euros, dont 60 % de vins et spiritueux, la France n’est encore que le 7ème fournisseur agroalimentaire de la Chine.
La Chine est également devenue en 2013 le second importateur mondial de beurre. Beaucoup d’industriels laitiers exportent en Chine, y compris des Pme. L’argument de la sécurité sanitaire et nutritionnelle est essentiel, en particulier auprès de mères soucieuses de la santé de leur enfant unique. La Chine importe de plus en plus de produits carnés des pays tiers, bien qu’elle produise près d’un tiers des viandes consommées sur la planète (la moitié du porc).
Mais la présence française pourrait être beaucoup plus importante, compte tenu de la forte demande chinoise, des exigences du pays en termes de sécurité sanitaire et nutritionnelle et de la notoriété des aliments « made in France ».
L’agriculture fait partie des priorités de l’actuel plan quinquennal de la Chine. L’objectif est de moderniser rapidement un secteur encore basé sur de petites exploitations familiales, peu productives et surtout difficiles à contrôler au niveau sanitaire.
Par ailleurs, les entrepreneurs chinois parcourent la planète pour acheter de la génétique animale, des bâtiments et équipements d’élevage, des médicaments et aliments, de l’ingénierie, etc. La plupart des industriels bretons sont présents en Chine alors qu’en France, la production porcine recule. En 2013, la Chine aurait investi plus de 10 milliards de dollars dans l’agroalimentaire à l’étranger.
A contrario, l’investissement agroalimentaire de la France reste timide en Chine. Si s’implanter dans ce pays est très difficile pour les entreprises françaises, c’est sans doute incontournable pour asseoir des échanges commerciaux durables, dans un marché qui restera massif et déterminant à l’échelle de la planète alimentaire, pour longtemps.