En 2012, il faudra vraisemblablement aller chercher la croissance hors de nos frontières. Oui, mais où ? Quelle stratégie les directeurs du développement vont-ils pouvoir mettre en œuvre pour l’année du Dragon qui s’ouvre ?
Le Directeur général Pascal Lamy, dans son rapport annuel aux Membres de l’OMC sur l’évolution de l’environnement commercial international, publié le 21 novembre 2011, a dit aux Membres que “dans un contexte de plus grande incertitude économique et de risques mondiaux accrus, il est d’autant plus important que le processus d’ouverture des échanges mondiaux se poursuive”.
Le FMI prévoit une croissance annuelle de 4,5 % au niveau mondial… Mais les économies développées verront vraisemblablement leur croissance annuelle bien inférieure à celle des pays en développement. Quant à la France, les mauvaises prévisions sur l’état de l’économie française en 2012 s’accumulent : Standard & Poor’s table sur 0,5 % de croissance ; l’OCDE se montre encore plus pessimiste avec seulement 0,3 %, mais la France semble d’ores et déjà entrée en récession.
L’économie française et l’économie dans la zone euro ont souffert en 2011, et cette nouvelle année ne s’annonce donc pas sous de meilleurs auspices.
En 2012, il faudra vraisemblablement aller chercher la croissance hors de nos frontières. Oui, mais où ? Quelle stratégie les Directeurs du Développement vont-ils mettre en œuvre pour l’année du Dragon qui s’ouvre ?
Selon un récent rapport de FMI, la crise financière n’a laissé aucune blessure durable en Chine, au Brésil, en Inde ou dans d’autres pays émergents.
Pékin a maintenu en 2011 un dynamisme économique notable, malgré le fort ralentissement de l’activité en Occident et la crise de la dette souveraine.
Entre janvier et fin novembre 2011, la Chine a drainé 103,8 milliards de dollars d’investissements étrangers directs, soit un gain de 13,5% par rapport à l’année précédente, selon l’agence Chine Nouvelle.
Dans le même temps, Pékin a approuvé l’installation de plus de 25.000 sociétés à capitaux étrangers (+3,2%).
Pourtant, le risque de surchauffe de l’économie chinoise menace et les signaux négatifs s’accumulent : hausse des coûts de production, vieillissement de la population, dette galopante, inflation, ce qui ne manque pas d’inquiéter les économistes.
Le classement du top 3 des investissements directs dans les pays émergents est le suivant :
Le Figaro rapporte, le 20 décembre 2011, que le Brésil devrait recevoir 65 milliards de dollars d’investissements étrangers en 2011, un chiffre record, mais la Banque centrale s’attend à une baisse en 2012 en raison de la crise.
L’investissement étranger direct a atteint 60 milliards de dollars fin novembre 2011 et la Banque centrale estime que le pays, qui accueillera la Coupe du monde de football en 2014 et les jeux Olympiques en 2016, terminera l’année sur le chiffre historique de 65 milliards de dollars, très au-dessus du précédent record de 2010 (48,4 milliards de dollars), représentant 2,5% du PIB.
Avec environ 35 % d’augmentation des investissements étrangers directs au Brésil entre 2010 et 2011, le Brésil serait-il le nouvel eldorado ?
Les compagnies chinoises semblent en tout cas avoir senti venir le vent sur la zone Amérique Latine. En effet, au cours des deux dernières années, les investisseurs chinois ont de loin représenté la source la plus importante des investissements étrangers sur la zone.
Pour ceux tentés par l’aventure brésilienne, il convient de garder à l’esprit les données suivantes :
– le Brésil a une population de 195 millions d’habitants dont environ 110 millions de consommateurs ; Le chômage quant à lui s’élève à 6,2 %, le plus faible taux de son histoire, de quoi donner envie aux consommateurs d’entrer dans les magasins ;
– le Brésil présente des fondamentaux assez solides : dépenses publiques contenues ; cycle de baisse des taux d’intérêt ;
– les prévisions de croissance, pour 2012, dans la zone Amérique Latine sont de 3,1 % ;
– 90 % de ce qui est consommé au Brésil y est fabriqué. Les fortes taxes à l’entrée du pays n’y sont pas étrangères. Il est donc recommandé de s’installer physiquement au Brésil plutôt que d’envisager simplement l’exportation ;
– 525 entreprises françaises sont recensées au Brésil qui emploient 450.000 personnes (contre 30 sociétés brésiliennes implantées en France) ;
– plusieurs marchés ne demandent qu’à se développer : le secteur de l’énergie ; la gestion et la collecte des déchets ; les partenariats public/privé (infrastructures/ équipementiers) ; les centres de formation (le Brésil a besoin de 200.000 techniciens/ ingénieurs. Le pays n’en forme que 40.000 ! ; le middle management de type BTS-IUT fait également gravement défaut) ; l’agro-alimentaire (boulangerie/pâtisserie ; délicatessen).
L’organisation, au Brésil, de deux événements sportifs mondiaux majeurs a pour effet de créer une vraie dynamique nationale, qui devrait durer jusqu’en 2016.
Que souhaiter de plus, en ce début d’année, à nos entreprises françaises si ce n’est la poursuite du processus d’ouverture des échanges mondiaux.