Application aux relations commerciales de longue durée
Eléments de jurisprudence concernant la durée du préavis raisonnable en présence de relations commerciales de longue durée.
Le calcul du préjudice consécutif à la rupture brutale des relations commerciales établies implique notamment de fixer la durée résultant de la différence entre le préavis réel et celui qui « aurait dû » être observé par l’auteur de la rupture. Ce préavis qui « aurait dû » être observé (ou préavis raisonnable) se calcule en fonction de nombreux critères, censés converger vers l’idée centrale selon laquelle le préavis est raisonnable lorsqu’il permet à la victime de la rupture des relations commerciales établies de trouver une solution alternative à l’activité qu’il est sur le point de perdre.
Ce faisant, l’idée a longtemps circulé que le délai de référence serait de l’ordre de 1 mois de préavis pour 1 an de relation commerciale ; sauf situation exceptionnelle, cette règle trouve néanmoins une limite, les juridictions prenant soin de ne pas indemniser la victime de la rupture des relations commerciales établies au-delà de 24 mois, alors même que la durée de la relation serait nettement supérieure à 24 ans. Le recensement de plusieurs décisions récentes confirme non seulement cette observation, mais permet encore de l’affiner.
Jurisprudence |
Durée de relation |
Préavis retenu |
CA Paris, 8 juin 2016, n°13/21346 Juris-Data n°2017-008860
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63 ans |
24 mois |
Cass. com, 11 mai 2017 n°16-13.464
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41 ans
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24 mois |
CA Dijon, 5 nov. 2009 n°08/02185
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40 ans
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24 mois |
CA Paris, 11 janv. 2017 n°14/07959 Juris-Data n°2017-000374
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37 ans |
24 mois |
CA Paris, 28 janv. 2011 n°08/18567 |
30 ans |
18 mois |
CA Paris, 18 oct. 2012 n°10/16252 |
20 ans |
18 mois |
CA Paris, 4 avr. 2013 n°10/23071 |
23 ans |
18 mois |
T. com Paris, 24 janv.2017 n°2015034600
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27 ans |
14 mois |
CA Paris, 5 févr. 2015 n°13/11944 |
19 ans |
12 mois |